Ils sont huit, en vestes et pantalons noirs, clin d’œil à l’intemporelle silhouette de Josef Nadj. En leur prêtant son costume de scène, celui-ci engage chaque danseur non pas à marcher sur ses pas, mais au contraire à révéler sa propre singularité. OMMA est avant tout une histoire de partage et de transmission.
Dans cette nouvelle création, le chorégraphe d’origine hongroise a constitué un groupe de huit interprètes originaires du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville et de la République Démocratique du Congo : ce sont autant d’influences, de mouvements, de cultures et d‘histoires qui imprègnent cette pièce. Ensemble ils composent un seul corps – noir ou fekete, comme ils le proclament…en hongrois. Un corps pluriel dans lequel chacun affirme son propre langage, son identité, sa danse : va-et-vient saisissant entre le groupe et l’individu qui nous renvoie irrésistiblement à l’universalité de l’être humain.
De là à évoquer une pièce organique ? OMMA vise manifestement à revenir aux sources de la danse, avec le mouvement comme essence et l’univers pour horizon. Autrement dit, OMMA serait une quête chorégraphique des origines répondant à l’hypothèse émise par Josef Nadj : la danse n’aurait-elle pas surgi avec la naissance de notre humanité ? Et de poursuivre : retourner aux sources de la danse et du mouvement, n’est-ce pas revenir à l’origine de l’univers ? C’est à cette fin que le chorégraphe appréhende la matière que lui donnent ses interprètes pour construire avec eux – et avec leurs corps – une danse commune et plurielle, résolument universelle.